Paroles des mélodies
Paroles du Baron de MEYRONNET ST. MARC
Heup ! mes amis partons pour la chasse
Déjà dans la forêt ont résonné les cors
Le soleil luit et l’ombre s’efface
Nos vigoureux limiers ont lancé le dix-cors.
Dans tous les carrefours la fanfare résonne
L’écho redit la voix des chiens et du chasseur
A cheval, à cheval, ma charmante amazone
Et qu’un baiser de toi couronne le vainqueur.
Heup ! Heup ! mes amis partons pour la chasse
Déjà dans la forêt ont résonné les cors
Le soleil luit et l’ombre s’efface
Nos vigoureux limiers ont lancé le dix-cors.
Halali halali halali
Volez dans l’espace
Halali halali halali
A nous le roi de la forêt !
Heup ! mes amis partons pour la chasse
Déjà dans la forêt ont résonné les cors
Le soleil luit et l’ombre s’efface
Nos vigoureux limiers ont lancé le dix-cors.
Moi je poursuis la chasseresse
Au galop, je dis, au galop, mon amour
Au galop, répond sa tendresse
Un jour de chasse est un beau jour, un beau jour.
LA CHÂTELAINE
Ballade
Paroles de Mlle. FAVIER
à Sylvain ST. ETIENNE
Quand la nuit descend sombre,
Qu’à la chute du jour
Disparaissent dans l’ombre
Les créneaux de la tour
Quand l’oiseau des ruines
De son vol inégal
Passe à travers les bruines
Comme un morne signal
Et que sous les ogives
Les ombres des aïeux
Se promènent plaintives
Levant les yeux aux Cieux
Alors tu viens pensive
Aux créneaux de la tour
Mêler ta voix plaintive
Au dernier bruit du jour.
Lorsque la voûte noire,
Comme un orgue infernal
Semble chanter l’histoire
Du manoir féodal
Quand la brise déroule
La bannière à longs plis
Comme au vent qui les foule
Ondulent les épis,
Et que sur la falaise,
Où l’oiseau vient dormir
La vague qui s’apaise,
Plus bas semble gémir
Alors tu viens pensive
Aux créneaux de la tour
Mêler ta voix plaintive
Au dernier bruit du jour.
LA DANSE DES MORTS
Ballade
Paroles du Baron d’ORDRE
à Monsieur Emile LOMBARD
L’airain sonore a frappé douze coups,
Un voile épais s’étend sur la nature
On n’entend plus que le cri des hiboux
Le vent du nord et l’onde qui murmure.
Quels sont au loin ces lugubres accords
Il est minuit c’est la danse des morts.
Un vieux berger jadis m’a raconté
Que les ayant surpris dans leur mystère
Il dut pour prix de son impiété
Avec les morts danser la nuit entière.
Quels sont au loin ces lugubres accords
Il est minuit c’est la danse des morts
Je m’en souviens je l’ai vu chaque fois,
Quand il contait cette effrayante histoire,
Se découvrir, faire un signe de croix,
Pensant à ceux qui sont en Purgatoire.
Vous qui vivez, unissez vos accords
Et priez tous pour le repos des morts
Il est minuit c’est la danse des morts
Il est minuit c’est la danse des morts.
OUVREZ
Ballade
à Félicien DAVID
Ouvrez, ouvrez, ma noble châtelaine
J’entends minuit sonner au vieux castel
L’ombre noircit au loin la plaine
Et l’étoile scintille au Ciel,
Ouvrez, ouvrez.
Ainsi chantait le trouvère fidèle
Qui tous les soirs dans l’ombre se cachait
Et sous l’ogive des tourelles
Sans se lasser il répétait
Ouvrez, ouvrez.
Mais vint un soir un page avec mystère
Qui dit tout bas, plus de chant, plus d’amour
Retirez-vous pauvre trouvère
Le châtelain est de retour
Fuyez, fuyez.
Adieu m’en vas ma noble châtelaine
Plus n’entendrai minuit au vieux castel
L’ombre noircit au loin la plaine
Et l’étoile scintille au Ciel.
Adieu, Adieu.
LE CHANT DES BONNES
Berceuse
Paroles de PIERQUIN de GEMBLOUX
à mes enfants
Allons dormir il est sept heures
La poule couvre ses petits
En s’éloignant de nos demeures
Les oiseaux regagnent leurs nids.
La Vierge qu’avec vous je prie
Aime lorsqu’on sait obéir
Allons dormir pour plaire à la Vierge Marie
Mon petit ange, allons dormir,
allons dormir, allons dormir.
Allons dormir et votre bonne
Près de vous veillera toujours
Du sommeil pur que Dieu vous donne
Elle invoquera le secours.
La Vierge qu’avec vous je prie
Aussitôt fera grandir
Allons dormir pour plaire à la Vierge Marie
Mon petit ange, allons dormir,
Allons dormir, allons dormir.
Endormez-vous doux et tranquille
Reposez-vous petit agneau
Ne parlez pas, soyez docile
Et demain vous serez bien beau.
La Vierge que pour vous je prie
Vous rendra les songes bien doux
Endormez-vous pour plaire à la Vierge Marie
Mon petit ange, endormez-vous,
Endormez-vous, endormez-vous.
DERNIER CHANT
Elégie
Paroles du Baron de MEYRONNET ST. MARC
Elle meurt ma fiancée
Elle meurt elle a seize ans
J’ai pressé sa main glacée
Fermé ses yeux expirants
Que ferai-je d’une vie
Brisée et sans avenir ?
Ah la mort est une amie
Pour la suivre il faut mourir
Ah la mort est une amie
Pour la suivre il faut mourir.
Belle et tendre fleur aimée
Doux parfum trop enivrant
A peine éclose et tombée
Sous un souffle dévorant
Le Sylphe qui l’a cueillie
Ne saurait me retenir.
Ah la mort est une amie
Pour la suivre il faut mourir
Ah la mort est une amie
Pour la suivre il faut mourir.
Mais les sanglots sont stériles
Et brisent en vain le cœur
Je saurai rendre inutiles
Les poursuites du malheur
Ici bas tu m’es ravie
Il me reste l’avenir.
Ah la mort est une amie
Pour la suivre il faut mourir
Ah la mort est une amie
Pour la suivre il faut mourir.
CRUEL MOMENT
Romance
Extraite du Prisonnier en Crimée
Opéra-Comique en 2 actes
Paroles d’Auguste LAFORET
Cruel moment trop pénible mystère
Comment cacher mes tourments à mon père
Mon trouble éclate malgré moi
Quand de parler tout me fait une loi.
Comme il trompait mon cœur avec adresse
Comme sa voix près de lui, près de lui, m’attirait
Il n’a pas su me garder sa promesse
Un seul instant a trahi son secret.
Mais si mon cœur a perdu sa tendresse
Pourquoi mes yeux pleins de tristesse !
Il faut le fuir ah! quel amer regret.
Quand sur mon front malgré moi
L’on peut lire l’amour secret
L’amour qui cause mon malheur
Et quand ma voix en ce jour doit tout dire
Pourquoi cacher les désirs de mon cœur ?
Mon père il faut terminer mon martyre
Je l’aime trop pour le maudire
Je l’aime, hélas! et je crois au bonheur.
LE SOIR
Nocturne à 2 voix
au Comte Maxence de FORESTA
Vois-tu dans la plaine
L’ombre s’avancer
On entend à peine
La brebis bêler.
Forêt du rivage
Frais et doux bocage
Sous ton toit d’ombrage
Vient finir le bruit.
Seule la voix tendre
Du chantre des nuits
Vient se faire entendre
Quand le jour s’enfuit.
Sur la cime des monts
Tout prêt à disparaître
Le jour sourit encor
Aux fleurs qu’il a fait naître
L’horizon par degrés
Se teint d’un gris obscur
Et la clarté s’éteint
Sous un voile d’azur.
Vois-tu dans la plaine
L’ombre s’avancer
On entend à peine
La brebis bêler.
Forêt du rivage
Frais et doux bocage
Sous ton toit d’ombrage
Vient finir le bruit.
Seule la voix tendre
Du chantre des nuits
Vient se faire entendre
Quand le jour s’enfuit.
LE FORBAN
Marine
Paroles de Charles CHAUBET
à Monsieur Ernest GAUTIER
Mer écumante
Terrible amante
Du forban tu fais le bonheur
Mes jours de fêtes
Sont les tempêtes
Je chéris tes flots en fureur.
Sur ta plaine aux vastes abîmes
Je coule des jours, des jours fortunés
L’océan m’apporte ses dîmes
Comme à ses maîtres couronnés.
Mer écumante
Terrible amante
Du forban tu fais le bonheur
Mes jours de fêtes
Sont les tempêtes
Je chéris tes flots en fureur.
Si des rois l’arrêt me condamne
Je ris, je ris de leur bronze lointain
Sur tes flots où fuit ma tartane
Je trouve toujours mon butin.
Mer écumante
Terrible amante
Du forban tu fais le bonheur
Mes jours de fêtes
Sont les tempêtes
Je chéris tes flots en fureur.
Souverain de la mer immense
Partout mon nom, mon nom est redouté
Et le tonnerre que je lance
Défend au loin ma liberté.
AU FIL DE L’EAU
Duettino
à Mme la Vsse du NODAY, née de COLBERT
Ah ! que l’âme est ravie,
Quand sous un ciel si beau
On sent glisser sa vie
Au fil de l’eau.
Viens ma belle et quittons la rive
Dans ma barque viens t’asseoir
Allons nous mettre à la dérive
Au gré du vent si doux ce soir.
Penche ton front sur mon épaule
Rêve et souris tandis que moi
J’écarte la branche du saule,
Qu’un souffle dirige vers toi.
Ah ! que l’âme est ravie,
Quand sous un ciel si beau
On sent glisser sa vie
Au fil de l’eau.
Ainsi bercés sans bruit sur l’onde,
Le sein ému, l’esprit rêvant,
Nous songeons parfois qu’en ce monde
Tout est rapide et décevant.
Puisque notre amour est un vase
Débordant de félicité,
Faites mon Dieu que notre extase
Dure encore une éternité.
Ah que l’âme est ravie,
Quand sous un ciel si beau
On sent glisser sa vie
Au fil de l’eau.